JESSE COOK

En vingt-cinq ans de carrière, ce guitariste canadien a reçu de nombreuses récompenses, dont le très convoité "Player's Choice Silver Award" de l'Acoustic Guitar Magazine, onze nominations aux Juno Awards (il les a remportés pour "Free Fall" en 2001), un Gemini Award et, plus impressionnant encore, dix albums de platine et d'or. Pas mal d'héritage pour un homme qui n'avait jamais prévu de sortir un album : « Si vous m'aviez posé la question à l'âge de 22 ans, j'aurais dit que je ne ferais jamais, jamais de musique pour le public ». Une phrase saugrenue quand on sait que Jesse Cook a vendu plus de 1,5 million de disques dans le monde.

La carrière de cet ancien élève du Royal Conservatory Toronto's York University et du Berklee College (Boston) a débuté dans les années 90 avec plusieurs apparitions dans des émissions de télévision canadiennes et d'importants concerts aux États-Unis.
S'il doit en citer un, c'est le festival de jazz de Catalina en 1995, où son jeu a été ovationné pendant 10 minutes, provoquant des scènes de foule : "C'était comme si j'étais les Beatles". Il s'émerveille et incite un magasin à commander suffisamment d'exemplaires de Tempest pour qu'il se classe à la 14e place du Billboard. En Pologne, son album live Montreal, sorti en 2004, a pris le pays d'assaut. Ailleurs, ses compositions ont accompagné des routines de gymnastique et de patinage aux Jeux olympiques : À Turin, le patineur japonais et le patineur russe ont concouru en utilisant son tube Mario Takes A Walk. L'un des deux a gagné. « Je pense que j'aurais dû obtenir la médaille de bronze », dit-il en riant.

Cook aime fusionner différents styles de musique provenant de différentes parties du monde : flamenco, rumba, mais aussi rock, pop et classique. Cook a déclaré à propos de sa musique :

"Si vous allez en Espagne et que vous jouez [ma] musique, ils vous diront : "Qu'est-ce que c'est ? Ils ne reconnaissent pas le flamenco parce que ce n'est pas le cas, c'est un hybride. J'aime le flamenco, mais j'aime aussi la musique du monde, le jazz, la pop, la samba brésilienne et la musique persane. ".  

Inspiré bien sûr par Nico Reyes, guitariste des Gypsy Kings (qui était le voisin de son père lorsque Jesse vivait en France), mais aussi par Peter Gabriel, Paco de Lucia, Buena Vista Social Club et Al Di Meola, Jesse Cook aime la musique qui offre un terrain commun aux différentes traditions, un espace où les musiques de toutes les époques historiques et de toutes les parties du monde peuvent se mélanger. Ses deux derniers albums lui ont permis de réaliser "qu'on peut aller n'importe où sur Terre sans bouger".

Son dernier album, "Libre", qu'il a enregistré après la pandémie, trouve un écho auprès d'un public plus jeune parce qu'il est imprégné du genre de rythmes 808 trap que l'on retrouve dans la musique contemporaine, du reggaeton à la K-pop.